lundi 4 février 2008

Ces livres qui m'ont plu

The Kite Runner (Les cerfs-volants de Kaboul) de Khaled Hosseini
Roman bouleversant, plein de tendresse et d'humour, en même temps que truffé de violence sous-jacente. Amir et Hassan sont élevés ensemble. Le premier est le fils d'un homme d'affaires Afghan prospère, l'autre le fils du cuisinier. On découvre au fur et à mesure de sa lecture la profondeur des liens qui existent entre les deux enfants, pour enfin apprendre la nature de ce lien à la fin du roman. Malgré son amour et son amitié pour Hossan, malgré la reconnaissance qu'il lui voue pour le défendre contre les petits voyous du voisinage, Amir éprouve pour lui une jalousie primaire et injustifiée. Incapable de se montrer à la hauteur des attentes de son père, il voit d'un mauvais oeil Hassan glaner les félicitations et les encouragements qu'il voudrait pouvoir mériter à sa place. Sa frustration le pousse un jour à commettre un geste irréparable - dont il se repentira toute sa vie - car il ment pour faire chasser Hossan et son père. Ce n'est que vingt ans plus tard qu'Amir pourra apaiser sa conscience en risquant même sa vie en souvenir de son ami.

Ce roman prenant et bouleversant raconte également la chute en enfer d'un pays où il faisait jadis bon de vivre. L'arrivée des Russes marque le début de la fin. Les Talibans qui leur succèdent apportent avec eux un cortège de violence, de drames, de souffrances et de misère. Quelques heureux réussissent à faire leur vie ailleurs, dont Amir et son père qui émigrent en Californie. D'autres, tel Hassan, subissent le sort cruel réservé à ceux qui ont eu le malheur de naître différents de la majorité. --- J'ai lu les 324 pages de ce roman en moins de trois jours. Je vais maintenant voir le film qui vient de sortir. J'espère ne pas être déçue...

The Inheritance of Loss (La perte en héritage) par Kiran Desai
L'histoire se déroule à Kalimpong, dans le district de Darjeeling, région aux confins de l'Inde, située près de la Chine, du Népal et du Tibet. Un vieil homme, égoïste et original, vit dans une maison délabrée avec son cuisinier et son chien. Leur vie est bouleversée lorsqu'arrive Sai, la petite-fille du vieil homme, adolescente qui vient de perdre ses deux parents dans un accident. Il ne la connaît pas, comme il ne connaissait pas sa mère, née après qu'il eut chassé sa femme, retournée dans sa province. Peu à peu, on pénètre dans cette bulle constituée des quelques voisins qui vivent comme au temps du Raj avec toutes les manières et les symboles conservés du temps de la domination britannique. Ils ont gardé la nostalgie des belles manières parce qu'ils faisaient partie de cette frange d'Indiens privilégiés ayant étudié en Angleterre à l'époque. En filigrane, on assiste aux convulsions identitaires des Ghorkas qui secouent la région et auxquelles Sai est indirectement mêlée parce qu'elle est tombée amoureuse de son professeur de mathématiques, lui-même entraîné sans le vouloir dans le flot des rebelles. Un autre personnage se débat lui aussi avec sa quête d'identité et on le voit en Amérique, englué dans la misère des sans-papiers, des illégaux, rats de cave exploités par les bien natis et gardant toutefois la foi en un avenir meilleur, jusqu'au jour où il réussit péniblement à faire marche arrière en retournant au pays près de son père, le cuisinier du grand-père. Roman à la fois drôle et profond qui pourrait se dérouler dans n'importe laquelle ancienne colonie.

Ma vie rebelle, traduit de l’anglais « Infidel » par Ayaan Hirsi Ali.
Ce livre m’a profondément bouleversée. Je l’ai dévoré en 48 heures, fascinée que j’étais par le combat unique qu’a mené cette femme contre l’emprise de l’Islam sur la vie de ses coreligionnaires, en particulier les femmes. L’auteur s’insurge contre cette religion qui réduit les gens en esclavage d’un Dieu réglant les moindres détails de la vie quotidienne et elle dénonce la pusillanimité des Occidentaux face à la montée de l’intégrisme des Islamistes.

Un pouvoir nommé désir, Catherine Nay, éd. Grasset & Fasquelle, 2007.
Cette biographie de Nicolas Sarkozy se lit comme un roman. On suit l’homme depuis son enfance jusqu’aux marches de l’Élysée et on se demande, comme des milliers de gens, d’où il tire son indomptable énergie. Il est intéressant de découvrir – pour qui s’intéresse à la politique française – les rouages, les intrigues et les arcanes de la jungle politique où les lois répondent à un impitoyable ensemble de règles, pas toujours faciles à comprendre ni à justifier.

La fille des Louganis, Metin Arditi, éd. Actes Sud, 2007.
Intéressant petit livre dont une partie de l’histoire se déroule sur l’île de Spetses, haut lieu de l’histoire de l’indépendance de la Grèce contre la Turquie dont l’héroïne, « La Bouboulina », a fait l’objet d’une biographie romancée par Michel de Grèce. Je me souviens avoir été impressionnée par l’immense statue qui nous accueille dans le port de Spetses et par la visite de cette île. La fille des Louganis, c’est Pavlina. On pénètre dans la rude vie des petites gens usés par le travail, on se heurte à la rigidité des convenances sociales, et on suit le fil d’une vie toute axée sur une idée fixe de Pavlina, retrouver l’enfant qu’elle a dû donner en adoption. De Spetses à Athènes et d’Athènes à Genève, l’histoire reflète les hasards des rencontres et la chaleur de l’amitié.

Mensonges de femmes,
traduit du russe, Ludmila Oulitskaïa, éd. Gallimard, 2003.
Le livre donne l’apparence d’être une série de nouvelles sur le thème du titre. C’est en partie vrai, sauf que la même héroïne est présente tout des divers épisodes. Certains sont légèrement teintés d’extravagance, mais c’est du pur russe que l’on déguste comme du caviar. On devine la nouvelle société d’après la perestroïka par quelques éléments révélateurs alors que d’autres sont le reflet d’habitudes prises sous le communisme. Distrayant.

Le treizième conte, traduit de l’anglais « The Thirteenth Tale », Diane Setterfield, éd. Feux croisés, 2006.
J’ai eu du mal à m’y mettre, mais je suis allée jusqu’au bout et j’en ai retiré un plaisir mitigé. Curieux mélange qu’est ce roman contemporain qui rappelle le style des sœurs Brönte, de Daphné Du Maurier et de Jane Austen. Un peu de fantastique qui n’en est pas vraiment, des ambiances sombres, parfois morbides, des personnages antipathiques. Quelques invraisemblances aussi. L’écriture élégante et recherchée lui donne heureusement un peu de lustre.

La porte bleue, traduit de l’anglais (Afrique du Sud), André Brink , Actes Sud, 2007
Histoire étrange, mais finalement bien ficelée. Un peintre arrive un jour devant la porte du petit cottage qu’il a transformé en atelier pour découvrir qu’elle a été peinte en bleu. À l’intérieur, il y trouve une jeune femme noire et deux enfants qui agissent comme s’il était le mari et le père rentré d’une journée normale de travail. Angoissé, le peintre cherche à retrouver son appartement et sa femme (blanche comme lui), mais il se perd dans son quartier qu’il ne reconnaît plus et il réalise que tous les repères qui jalonnaient son existence tranquille jusque là ont été effacés. Récit kafkaïen qui nous entraîne dans une spirale sans fin où les frontières entre le réel et l’irréel sont devenues poreuses. Cette porte s’ouvre en fait sur la mémoire de l’apartheid.

Memory Keeper’s Daughter, Kim Edwards
Un médecin accouche sa femme en présence d’une infirmière pendant une tempête qui les empêche de se rendre à l’hôpital. Le garçon est beau et normal, mais la petite fille présente tous les signes du syndrome de Down. Le médecin ordonne alors à son assistante d’aller la placer dans une institution pour enfants handicapés. A sa femme, il dit que le deuxième bébé est mort-né. Sur un coup de tête, l’infirmière décide de disparaître avec l’enfant et de l’élever seule. Elle efface toute trace derrière elle et s’installe dans une autre ville avec l’enfant qu’elle fait passer pour sa fille. Tout le roman est bâti autour des conséquences de ce geste. L’auteure nous plonge dans les affres de la culpabilité du père, dans l’angoisse de la mère qui croit sa fille morte et dans le désarroi du fils qui assiste impuissant au désagrégement de sa famille. Elle décrit aussi avec beaucoup de soin la lutte qu’ont dû mener les parents d’enfants handicapés mentalement pour les faire admettre dans des écoles normales et le long processus d’éducation de ces enfants. La mère et le fils retrouveront la jeune fille après la mort du père et réussiront à l’intégrer à leur vie sans que pour autant elle rompe les fils qui la lient à sa famille d’adoption.

samedi 26 janvier 2008

L'année 2007

Lorsqu’on décante notre année 2007, on y trouve de bien bonnes choses, dont quelques envolées hors du nid belge, des tournées promotionnelles de mes romans réussies, une santé qui se maintient au beau fixe, des filles qui mènent leur vie plutôt bien et divers projets pour la retraite de Tom qu’il prendra d’ici trois ans.

L’année a commencé par le Carnaval de Venise où nous sommes allés flâner pendant une semaine avec un groupe d’amis français. Ville enchanteresse, belle en tout temps, nous l’avons vue cette fois parée de mille masques.

En avril, l’achat d’un appartement à Sainte-Maxime, dans le Var, a finalisé nos projets de retraite. C’est en visitant cette région avec mon frère Gilles l’an dernier que nous avons finalement arrêté notre choix sur cette petite ville pleine de charme où nous passerons les mois d’hiver de notre retraite. Les été seront québécois, dans notre maison de Lac-Beauport, et les hivers, méditerranéens !

Toujours en avril, une première tournée française m’a fait sillonner la France de Bordeaux à Paris en passant par le Poitou, le Midi-Toulousain et l’Auvergne. Que de généreuse hospitalité et que de rencontres amicales à épingler dans l’album de mes souvenirs!

Fin mai, première croisière de l’année, à partir de Marseille sur le Sapphire. Au programme, redécouvrir quelques villes italiennes et autres îles grecques en les abordant par la mer. Avec une courte escale à Kusadasi (Turquie) où nous avions déjà passé une semaine. Que de changements en dix-sept ans !

En juillet, peu de kilomètres à part un saut à Strasbourg pour le congrès commun de France-Québec/Québec-France. La joie de revoir amis et connaissances venus des deux côtés de l’Atlantique et le plaisir de fêter l’anniversaire de Tom avec une vingtaine d’amis, à l’ombre de la cathédrale qui déployait ses couleurs de « son et lumières », ont fait de ces cinq journées une agréable parenthèse dans un été par ailleurs maussade et pluvieux.

Fin août, c’est vers le Nord que nous sommes partis pour embarquer à Kiel à bord du Costa Classica. Territoire entièrement nouveau pour nous que ces pays entourés par la Mer Baltique, sauf Stockholm où nous avions déjà passé deux jours. Le clou en a indéniablement été Saint-Pétersbourg dont les innombrables palais ont été admirablement restaurés et entretenus. Et aussi Gdansk où le courage et la détermination des Polonais ont fait ressusciter cette ville de ses cendres. Nous avons fêté mon anniversaire en Estonie, à Tallinn.

En septembre, promenade dans l’Aveyron avec mon groupe parti de Bruxelles, car j’organise toujours mes deux voyages par année, chapeautés par le Cercle international de l’OTAN, dont je suis l’organisatrice en chef. Trente-cinq personnes originaires de huit pays différents faisaient partie de ce voyage qui fut un succès, comme c’est toujours le cas !

En octobre, autre virée, seule, sur les routes de France pour un périple de presque quatre mille kilomètres, en réponse cette fois à des invitations à participer à trois salons du livre. Entre ma prestation en Bourgogne et celle prévue plus tard en Auvergne, petite pointe jusqu’à la Méditerranée afin de passer du temps dans notre appartement. Cette halte de quatre jours m’a permis d’y faire quelques travaux et aussi de me familiariser avec le voisinage.

Novembre a été tranquille, mais décembre a débuté par un voyage-éclair à Châtellerault où j’étais l’invitée de la Ville pour un salon du livre. Puis ce fut l’arrivée de Caroline et François, venus passer les fêtes avec nous. Nous avons fait le voyage jusqu’à Paris pour aller les chercher à Roissy, profitant de l’occasion pour passer deux jours chez nos amis René et Carmen qui nous accueillent toujours si chaleureusement !

Quel bonheur de passer quelques jours avec ma fille aînée que je vois si peu souvent… Elle rentrait d’un voyage d’affaires au Sénégal après avoir fait le Brésil quelques semaines auparavant, et elle avait besoin de repos. J’en ai profité pour la gâter un peu et nous avons fêté son 41e anniversaire à Bruges, dans un superbe restaurant au bord d’un canal.

Et voilà une autre année derrière nous ! Souhaitons qu’il y en ait encore beaucoup d’autres et qu’elles soient toujours aussi douces !

mercredi 12 décembre 2007

Le Marché de Strasbourg à la québécoise

Notre premier contact avec le célèbre marché de Noël de Strasbourg, qui en est à sa 437e année, a été d'y participer en tant que bénévoles dans l'un des dix-sept chalets installés sur la Place Gutenberg sous la bannière fleurdelysée. Car le Québec était à l'honneur cette année ! Le chalet où Tom et moi avons passé la fin de semaine des 8 et 9 décembre était la responsabilité de l'Association France-Québec dont nous sommes adhérents. Passer quelques jours à l'intérieur d'un chalet à voir passer les chalands, mais surtout à leur servir un p'tit verre de caribou ou à leur faire goûter du beurre d'érable, tout en échangeant plaisamment avec eux, est toute une expérience ! Il va sans dire que le gros du succès revient à notre célèbre boisson québécoise du temps des fêtes, le caribou. L'appellation de cette boisson tire son origine de l'animal dont le nom provient du micmac kálibu (bête qui pioche). A l'exemple des Amérindiens, les coureurs des bois buvaient le sang du caribou en y ajoutant de l'alcool pour le rendre plus digeste. Plus tard, on a remplacé le sang par du vin rouge auquel on ajoutait parfois des clous de girofle ou du thé, mais jamais d'eau. Traditionnellement, on utilisait du whisky, mais plusieurs variantes existent avec d'autres alcools. Dans sa version améliorée par nos cousins de France, le caribou servi à Strasbourg a fait un tabac ! Il s'en est servi plus de mille verres par jour pendant la fin de semaine. Les préposés à sa préparation passaient la moitié de leur temps à verser dans la marmite le vin, le whisky, le sucre... et le sirop d'érable. Car c'est ce qui lui donne ce petit goût de "revenez-y" qu'on ne saurait identifier si l'on ne connaît pas le fameux sirop d'érable !


Mais, il n'y avait pas qu'à boire et à manger sur le stand de France-Québec ! Il y avait aussi à lire ! Mes trois romans faisaient partie d'un échantillonnage de livres québécois parmi lesquels on retrouvait certains titres d'auteurs classiques, comme Gabrielle Roy, Anne Hébert et Gaston Miron à côté d'oeuvres plus récentes comme Hadassa de Myriam Beaudoin et Chercher le vent de Guillaume Vigneault. Etant sur place, j'ai donc eu la chance de pouvoir dédicacer mes ouvrages qu'ont achetés des lecteurs venus de toute la France et même d'Allemagne. Je suis toujours agréablement surprise quand un lecteur non-francophone achète l'un de mes romans et qu'il ou elle me demande mon adresse de courriel pour pouvoir me faire part de ses commentaires !

Bref, malgré la fatigue d'avoir été debout pendant dix ou onze heures dans le froid humide de décembre, nous n'avons pas vu passer le temps. D'avoir bavardé avec des gens des quatre coins de France et d'ailleurs qui nous disaient aimer notre pays, de les avoir entendus nous raconter leurs périples dans la "belle province" ou entamer la liste des visites qu'il y ont faites nous a réchauffé le coeur et fait énormément plaisir !

vendredi 23 novembre 2007

Les Hortillonnages d'Amiens

En fouillant dans mon ordinateur à la rubrique « Mes images », je suis tombée sur quelques photos qui m'ont rappelé d'agréables souvenirs. Les photos, surtout quand on en prend à la douzaine depuis que le numérique nous a simplifié la vie, on les regarde rapidement une première fois sur l'écran de son ordinateur, puis on passe à autre chose et on les oublie. Souvent, on n'a pas le temps de les étiqueter et on est là, quelques années plus tard, à se demander « où est-ce que ça peut bien être ? » Mais voilà, j'ai retrouvé les images d’un court week-end passé dans la région d’Amiens où j'ai pu revoir la cathédrale et où j'ai découvert l'existence des Hortillonnages. Avec le groupe d’Yvelines-Québec, nous avions choisi cette région pour notre escapade de septembre 2004. Nous avions fait, entre autres sorties, la visite de Tourouvre d'où partirent plusieurs familles vers la Nouvelle-France, les plages du Débarquement, la Baie de Somme, la ville de Reims et chaque fois, nous revenions enchantés de ces deux jours. Toujours bien préparées par notre amie Christiane Messier, ces sorties automnales avaient pour but de nous faire découvrir un petit coin de France. Amiens était donc au programme cette année-là. J’avais visité la cathédrale avec ma fille Caroline quelques années auparavant, mais je dois avouer que nous ne nous étions pas attardées ni dans la ville, ni dans la région après la visite. Pourquoi ? Je ne m’en souviens plus. A l’époque, il n’y avait pas encore de spectacles pour faire revivre la polychromie de la façade. Il n’était donc pas question de rester sur place jusqu’au soir. J’avais gardé de la cathédrale d’Amiens le souvenir d’un édifice aux dimensions grandioses, à l’intérieur lumineux et au magnifique dallage. C'est aussi le plus vaste édifice médiéval de France, inscrit depuis 1981 au patrimoine mondial de l’Unesco, et la deuxième plus grande cathédrale du monde après celle (dont j'oublie le nom) construite en Afrique au XXe siècle. J’avais été impressionnée par l’élégance des hauts piliers et par la lumière qui baignait abondamment la nef. Pour notre sortie de 2004, Christiane avait réservé les services d'un guide qui nous fit comprendre et apprécier tout ce qui nous avait échappé à Caroline et moi lors de notre première visite.
Après le recueillement suscité par une telle merveille architecturale, nous avons pénétré au cœur de la nature picarde dans un réseau de canaux, d’étangs et de petits îlots d’alluvions afin de découvrir les Hortillonnages. Ce sont 300 hectares de terre fertiles ou l'on accède en barque par des « rieux ». Presqu’à l’ombre de la cathédrale tellement ils sont proches d’Amiens, ces jardins au bord de l’eau se trouvent à la confluence des rivières de la Somme et de l’Avre. Le mariage de l’eau et de fleurs est un ravissement pour l’œil et je n’arrêtais pas d’appuyer sur le déclencheur de mon appareil-photo pour pouvoir me délecter plus tard de tous ces merveilleux tableaux vivants. Voyez par vous-mêmes !

mercredi 21 novembre 2007

Notre guide Nelly, deux fois appréciée

Qu'ont donc en commun les Pyrénées et l'Aveyron, à part d'être deux régions de France ? Pour la cellule "dure" de notre groupe de l'OTAN/Bruxelles, c'est-à-dire ceux qui sont de tous les voyages, c'est d'avoir eu tant à Saint-Geniez d'Olt, en septembre 2007, qu'à Font Romeu en 2003 une super guide. Quelle joie de découvrir à l'Hôtel de France ce 19 septembre que nous allions avoir Nelly pour guide... Grâce à son impressionnante connaissance de la région et à sa mémoire prodigieuse, aucun détail n'a été laissé de côté quand nous avons parcouru la campagne aveyronnaise avec elle. Elle sait à merveille raconter la petite comme la grande Histoire et pimenter ses explications d'anecdotes amusantes et vivantes.

Ci-dessus, le célèbre Viaduc de Millau

Ci-après, le Musée du sucre à Cordes-sur-Ciel
(On a du mal à imaginer que tout n'est que sucre !)

Avec Nelly, nous avons visité Saint-Geniez d'Olt sous l'éclairage des réverbères qui lui conféraient un air moyenâgeux. Nous l'avons entendue nous raconter la belle légende des Marmots et nous parler de Marie Savy devant le monument Talabot, érigé en sa mémoire.

Nous avons longé le Lot et ses villages fleuris enfouis dans la vallée et avons roulé sur les plateaux de l'Aubrac où nous avons vu comment on fabrique les couteaux Laguiole.

Nous avons entendu un quatuor de voix russes dans le choeur de la cathédrale-forteresse Sainte-Cécile d'Albi après en avoir admiré la décoration intérieure.

Nous avons glissé doucement sur le Tarn à l'ombre de ses falaises de quatre cents mètres dans des barques silencieuses qui nous permettaient d'entendre chanter les oiseaux.

Nous avons déambulé dans le village historique de La Couvertoirade qui fait partie du riche patrimoine magnifiquement conservé de l'époque des Templiers.

Nous avons musardé dans les rues de Cordes-sur-Ciel, dévalisant boutiques de foie gras et de produits régionaux, achetant bijoux artisanaux et autres babioles, après nous être extasiés devant les pures merveilles en sucre et en chocolat créées par Yves Thuriès et son équipe.

Nous sommes descendus dans les caves de Roquefort où vieillit l'onctueux et goûteux fromage du même nom, connu dans le monde entier.

Nous sommes entrés dans le ventre de la terre pour voir le plus haut stalagmite du monde dans l'Aven Armand.

Nous avons découvert le petit bijou de Conques niché dans son site en forme de coquille où l'on visite l'abbaye et le Monastère de Sainte-Foy.

Nous avons emprunté le fameux viaduc de Millau, chef-d'oeuvre du XXIe siècle, jeté comme un arc de dentelle sur le Tarn.

Et nous avons terminé notre périple par un pique-nique au bord de la Méditerranée, à quelques kilomètres de Montpellier que nous avons d'abord découverte à pied, en suivant le méandre de ses rues.


Tout cela pendant quatre jours et demi, grâce à une planification soignée et à la grande compétence d'un guide qui aime son métier.


vendredi 16 novembre 2007

J'ai vaincu ma claustrophobie !

Moi, visitant une grotte ! Cela n'a l'air de rien, mais c'est tout un exploit dont je suis très fière parce que je souffre de claustrophobie! En septembre de cette année, en voyageant dans l'Aveyron, en France, la visite de l'Aven Armand, proche des Gorges du Tarn, était inscrite au programme. A propos, « aven » est un régionalisme du Rouergue (où nous étions) pour désigner « un orifice naturel creusé à la surface d'un plateau calcaire par les eaux d'infiltration ». Rien qu'à la pensée de me retrouver sous terre me donne des sueurs froides et me plonge dans un état de panique! Sauf que pour une fois, je me suis gourmandée intérieurement et j’ai décidé de vaincre ma peur. J’aurais l’air de quoi si je refusais de suivre le groupe? Sans compter que tout le monde s'enthousiasmait à l’idée de voir le plus haut stalagmite du monde. (voir dernière photo)

L’an dernier, quand nous avons visité les grottes de Postojna en Slovénie, j’ai fait l’effort de partir avec le groupe dans un petit train pour aller jusqu’au point de rencontre fixé par notre guide. Pendant tout le trajet, j’ai gardé les yeux fermés et je me suis blottie contre Tom parce que je tremblais de peur. Je savais que nous pénétrions au cœur de la montagne par une étroite galerie qui allait aboutir à une immense grotte de la grandeur d’une cathédrale. C’est là seulement que j’ai ouvert les yeux pour admirer ce qui était, à vrai dire, d’une beauté saisissante. Mais au bout d’un moment, la panique m’a à nouveau étreint la poitrine et j’ai refusé de poursuivre avec le groupe. Pendant que les autres marchaient dans le ventre de la montagne par d’étroits couloirs pour ressortir plus loin une heure plus tard, je reprenais le train avec d’autres phobiques vers l’extérieur, le dehors, le grand air ! En sortant, il tombait une pluie fine. J’ai ouvert mon parapluie et j’ai marché vers le car en humant très fort la bonne odeur de terre mouillée.

Or, cette année, je me suis raisonnée. J’ai ouvert bien grands les yeux et j’ai admiré ce qu’il y avait autour de moi. Les couleurs, les formes, les caprices de la nature et l’ingéniosité des hommes qui ont appris à mettre en valeur ces richesses. Quand une vague appréhension commençait à s’insinuer dans mon subconscient, je me concentrais sur les explications du guide ou je m’appliquais à poser les pieds bien à plat sur les nombreuses marches que nous montions et descendions. Ainsi, je peux donc recommander à quiconque visitera cette région de ne pas manquer d’aller voir l’AVEN ARMAND.


vendredi 9 novembre 2007

La colline des sorcières (Lituanie)


Nous sommes en Lituanie où notre bateau a accosté à Klaïpédia ce 3 septembre 2007. Il tombe des cordes et nous n'avons pas assez d'un imperméable en plus d'un parapluie pour nous protéger des hallebardes qui nous fouettent le visage. Nous montons dans le car qui doit nous emmener à 45 km de là, jusqu'au bout de l'isthme de Courlande, une presqu'île étroite unique de 98 km qui sépare la Baltique de la lagune de Courlande et que se partagent la Russie et la Lituanie. Tout au bout, d'immenses dunes et à côté, le charmant village de Nida, la ville la plus vieille de Néringa dans la partie lituanienne, devenu une station balnéaire très cotée et figurant sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Maintenant fréquentée par des touristes surtout allemands et lituaniens, cette station balnéaire était interdite aux Lituaniens à l'époque soviétique. Avant la guerre, Nida avait été choisi par l'écrivain allemand Thomas Mann qui y avait construit sa résidence secondaire. Après sa fuite vers les Etats-Unis via la Suisse pendant la guerre, la maison est devenue un musée, que nous avons d'ailleurs visité. Malgré le temps maussade, nous avons été séduits par ce village isolé, aux maisons de poupée entourées de jardins débordant de fleurs et ceints par de jolies clôtures. En haut de vieux mats de bateaux, les girouettes de bois peintes aux couleurs prennent le vent. Peintes traditionnellement en bleu, rouge, vert et noir, on ne les trouve que dans cette région du pays. Utilisées au 19ème siècle pour délimiter les zones de pêches, encore de nos jours on y représente un rectangle rempli de signes géométriques en noir et blanc indiquant les armes du village.

Mais avant d'atteindre la pointe de la presqu'île et d'admirer dunes et coquets villages, nous avons fait un arrêt à Juodkranté pour grimper jusqu'au sommet de la colline des Sorcières. Une bonne cinquantaine de troncs et de branches de toutes sortes - en général des chênes - ont été sculptés sur place et offrent un tableau intéressant servant à illustrer les contes et légendes de Lituanie. Curieuse, j'ai fait tout le circuit - malgré la pluie et l'eau qui ruisselait abondamment vers le bas de la colline - et j'ai aimé cela. La pluie avait ravivé les parfums qui s'exhalaient de la forêt et l'air qu'on respirait sentait bon. Comme il y avait que nous comme touristes, l'impression d'être au bout du monde en était accentué. Cette région a pourtant servi de passage à plusieurs personnages de l'Histoire et écrivains célèbres qui se rendaient à Kaliningrad (en allemand Königsberg). Et à nous, curieux de découvrir ce coin d'un pays dont on savait si peu de choses !


Par monts et par vaux

Hiver comme été, j'aime rouler